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Un avis sur la fermeture de Fessenheim
- le 17/12/2012 - 20h07
Nous retransmettons ci-dessous un texte de
Pierre-René Bauquis
Professeur Associé ENSPM (IFP)
Expert auprès de l'Académie Française de Technologie
Membre du Comité Scientifique du Visiatome
Aux responsables du manifeste contre la fermeture de Fessenheim.
N'étant pas un "homme du nucléaire " mais un ex-pétrolier et enseignant, je partage cependant votre opinion que la fermeture de Fessenheim qui serait décidée sur des bases politiques et sur aucune base rationnelle constituerait une faute majeure.
Ce serait à mes yeux le troisième" crime contre le bon sens " dans l'histoire de la politique énergétique française, après l'arrêt de Superphenix et après les décisions du Grenelle de l'environnement de " sortir " l'électricité du chauffage des logements et du service
de l'eau chaude sanitaire (alors que les ballons cumulus chauffés aux heures creuses étaient la seule façon efficace de stockage indirect et décentralisé de l'électricité!). A partir de 2013, on ne pourra plus installer de ballons cumulus, ni de fait de chauffages électriques.
La bêtise n'est donc pas le monopole du pouvoir actuel ni seulement à mettre sur le dos des "verts" : l'incompétence des pouvoirs publics, et pire des organismes publics en matière d'économie énergétique a atteint un seuil d'alerte rouge....
Votre combat est légitime mais ayez la sagesse de dénoncer toutes les décisions stupides et pas seulement celles du gouvernement actuel.
J'ajouterai que pour moi le plus grave, dans la décision par des motifs purement politiques d'arrêter Fessenheim, ne me semble pas avoir été souligné dans vos débats : cette décision revient à prendre le risque de profondément affaiblir ce qui est le plus précieux dans l'industrie électronucléaire, la sureté des installations ! Pourquoi des ingénieurs de haut niveau iraient-ils investir leurs talents dans une autorité de sureté qui n'a plus la responsabilité de dire quelle centrale doit être arrêtée, quand et pourquoi. L'irruption du politique dans cette responsabilité est proprement une aberration. C'est clairement " un crime contre le bon sens " qui pourrait à terme se muer en crime tout court !
Je reste persuadé que notre Président de la République et nos Ministres sont des hommes honnêtes qui n'ont absolument pas réalisé cela, mais l'excuse de l'incompétence ne doit pas jouer si vous expliquez clairement ces enjeux de sécurité de tout le système électronucléaire
à nos responsables politiques.
Cordialement et tristement vôtre.
Pierre-René BAUQUIS
Pierre-René Bauquis
Professeur Associé ENSPM (IFP)
Expert auprès de l'Académie Française de Technologie
Membre du Comité Scientifique du Visiatome
Aux responsables du manifeste contre la fermeture de Fessenheim.
N'étant pas un "homme du nucléaire " mais un ex-pétrolier et enseignant, je partage cependant votre opinion que la fermeture de Fessenheim qui serait décidée sur des bases politiques et sur aucune base rationnelle constituerait une faute majeure.
Ce serait à mes yeux le troisième" crime contre le bon sens " dans l'histoire de la politique énergétique française, après l'arrêt de Superphenix et après les décisions du Grenelle de l'environnement de " sortir " l'électricité du chauffage des logements et du service
de l'eau chaude sanitaire (alors que les ballons cumulus chauffés aux heures creuses étaient la seule façon efficace de stockage indirect et décentralisé de l'électricité!). A partir de 2013, on ne pourra plus installer de ballons cumulus, ni de fait de chauffages électriques.
La bêtise n'est donc pas le monopole du pouvoir actuel ni seulement à mettre sur le dos des "verts" : l'incompétence des pouvoirs publics, et pire des organismes publics en matière d'économie énergétique a atteint un seuil d'alerte rouge....
Votre combat est légitime mais ayez la sagesse de dénoncer toutes les décisions stupides et pas seulement celles du gouvernement actuel.
J'ajouterai que pour moi le plus grave, dans la décision par des motifs purement politiques d'arrêter Fessenheim, ne me semble pas avoir été souligné dans vos débats : cette décision revient à prendre le risque de profondément affaiblir ce qui est le plus précieux dans l'industrie électronucléaire, la sureté des installations ! Pourquoi des ingénieurs de haut niveau iraient-ils investir leurs talents dans une autorité de sureté qui n'a plus la responsabilité de dire quelle centrale doit être arrêtée, quand et pourquoi. L'irruption du politique dans cette responsabilité est proprement une aberration. C'est clairement " un crime contre le bon sens " qui pourrait à terme se muer en crime tout court !
Je reste persuadé que notre Président de la République et nos Ministres sont des hommes honnêtes qui n'ont absolument pas réalisé cela, mais l'excuse de l'incompétence ne doit pas jouer si vous expliquez clairement ces enjeux de sécurité de tout le système électronucléaire
à nos responsables politiques.
Cordialement et tristement vôtre.
Pierre-René BAUQUIS