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« L'Académie donne les avis suivants sur certains aspects du projet de loi sur la transition énergétique en fonction des objectifs exprimés:
. Le développement des énergies renouvelables intermittentes éolienne et photovoltaïque devrait se faire à un rythme prudent, en tirant profit de l’expérience acquise dans d’autres pays, en anticipant les difficultés d’insertion de ces énergies dans le réseau et de leur effet sur le système électrique dans son ensemble, et en tenant compte de la nécessité de prévoir leur compensation lorsqu’elles ne sont pas disponibles, sans que cela conduise à une augmentation des émissions de CO2 ou à des importations d’énergie électrique. Les énergies renouvelables non intermittentes dérivées de la biomasse représentent une filière prometteuse qu’il convient de soutenir par l’intensification de la recherche scientifique et technologique sur les méthodes et les procédés (physiques, chimiques, biologiques) de transformation de ces énergies en vecteurs utilisables (électricité, carburant, gaz) avec la meilleure efficacité énergétique et économique.
. Pour ce qui concerne l’énergie nucléaire, le passage à 50 % à l'échéance indiquée (2025) ne tient compte ni des objectifs affichés de la loi (réduction des émissions de CO2), ni des facteurs techniques et économiques liés à cette réduction. Cette réduction ne pourrait se faire que si des moyens de stockage de l'électricité à grande échelle devenaient disponibles, évitant le risque de déstabilisation du réseau et le recours à des centrales thermiques de compensation génératrices de CO2, pour suppléer les énergies renouvelables. Le rythme devrait alors être plus lent que celui qui est visé, pour que le processus ne dégrade pas notre position favorable en ce qui concerne les émissions de CO2 et ne déstabilise pas une filière dans laquelle la France dispose d’un haut niveau de compétence, d’atouts industriels et de capacités d’exportation considérables.
· L’efficacité énergétique peut être notablement améliorée dans le domaine de la mobilité et, au-delà du véhicule électrique, il faudrait concentrer l’effort sur des solutions thermiques et hybrides économes, car la majeure partie du parc automobile et la quasi-totalité des véhicules utilitaires relève toujours de ce type de motorisation, et ce pour encore longtemps.
· Les économies qui pourraient être faites dans le domaine du bâtiment par une meilleure utilisation de l’énergie sont potentiellement intéressantes, elles nécessitent un niveau de financement public et privé sur le long terme et, de ce fait, les actions qui seraient engagées dans ce domaine devraient faire l’objet à chaque étape d’une évaluation quantitative en termes de performance énergétique.
· Contrairement à certaines idées reçues, les questions de l’énergie et celles des réseaux de collecte et de transport sont loin d’être réglées, pour des raisons non seulement économiques et géopolitiques, mais aussi scientifiques et techniques. Dès lors il faut, pour avancer dans ce domaine, que la science et la technologie soient largement mobilisées. »